de Gaël Henry
d’après le roman de Nathacha
Appanah
Moïse est un bébé Kwassa
Sanitaire. Il est arrivé des Comores avec sa mère sur un petit bateau. Il a un
œil marron, l’autre vert. Pour sa maman qui n’a que seize ans, c’est l’enfant
du malheur. Elle le confie à Marie, infirmière à l’hôpital de Mayotte et
disparaît. Marie est blanche. Elle adopte Moïse. La vie s’écoule sans incidents
pendant plusieurs années. Mais à l’adolescence, Moïse, qui reproche à Marie de
lui avoir volé sa vie, se met à sécher le collège et fait allégeance au chef dʼun gang de jeunes,
violents et drogués, qui tiennent Kaweni, le quartier de la misère…
Portrait d’une jeunesse
abandonnée par la République Française, le destin de Moïse est dépeint avec un
mélange de réalisme et de poésie qui est l’une des marques de Gaël Henry. Moïse
est un garçon qui n’a plus de repères. La violence va devenir son mode de vie
car à Mayotte, c’est le seul moyen de survivre dans ce quartier en marge de la
société.
Le récit est construit en quatre
parties qui marquent chacune l’évolution de Moïse. L’auteur porte un soin
particulier aux personnages secondaires même si le dessin, comme esquissé à
gros traits, nous plonge définitivement dans la tête de Moïse. C’est donc un
voyage intérieur qu’on emprunte peu à peu avec le jeune comorien. Cette plongée
dans la psyché d’un gamin des rues est assez éprouvante, mais le talent de
l’auteur est de ne jamais verser dans le misérabilisme ou l’apitoiement.
Adapté du
roman de Nathacha Appanah, Tropiques de
la Violence est fascinant et puissant. On ne ressort pas indemne de cette
lecture.
Fiche technique
Scénario et dessin : Gaël Henry
Couleur : Bastien Quignon
160 pages / Editions Sarbacane
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire