mardi 26 janvier 2016

Le monde d’Aïcha - Luttes et espoir des femmes au Yémen

de Ugo Bertotti

C’est l’histoire d’Aïcha, de Sabiha, d’Hamedda ou encore de Fatin… Ces femmes yéménites mènent depuis quelques années un combat courageux pour leur émancipation. Dans un pays rongé par la misère, tendu par les traditions religieuses, handicapé par un faible niveau d’éducation, les mariages précoces et les violences des hommes sont courants.

En s’inspirant des images et du travail documentaire de la reporter-photographe Agnès Montanari, Hugo Bertotti dessine un nouveau visage du Yémen. Celui d’une révolution en marche où les femmes luttent pour faire valoir leurs droits et leurs libertés.

L’ouvrage s’ouvre sur une photo, celle de Sabiha, le visage couvert d’un niqab, un voile qui ne laisse apparaitre que les yeux. A la page suivante, on retrouve cette image sous la forme d’un dessin accompagnée d’une petite explication sur les origines de ce voile. Le Coran ne précise pas s’il est obligatoire Fard, ou simplement suggéré Mustahabb.

« Dans le doute il est suggéré à la femme d’évaluer elle même,
en tenant compte des circonstances et notamment du fait que l’homme
est habitué depuis des siècles à la voir couverte. »


Tout est dit. Le poids de la tradition et du pouvoir masculin. La difficulté de s’en émanciper.
Et pourtant, tout l’objet de cette bande-dessinée documentaire est de montrer qu’au Yémen aujourd’hui, des femmes s’opposent à cette fatalité.  Qu’elles soient mariées de force à l’âge où l’on va encore à l’école, étudiante ou mère de famille… Chacune à leur manière tente de se libérer de l’emprise des hommes. Et c’est dans l’intimité des maisons fermées aux regards extérieurs, qu’Agnès Montanari raconte, sous la plume d’Hugo Bertotti, ces femmes, leurs désirs, leurs rêves, et leurs blessures.

C’est une plongée passionnante et respectueuse dans ce pays qui est l’un des plus pauvres au monde. La narration est servie par un dessin en noir et blanc fait de grands aplats, qui soulignent ces silhouettes tout de noir vêtues, des femmes portant le Niqab. Selon les mots de l’auteur, « ces oiseaux mystérieux, ces ombres noires que l’on croise dans les rues de Sanaa et qui ne diffèrent que par leur taille ».

Ce bel ouvrage donne un éclairage différent et indispensable sur un pays dont on aurait presque oublié l’existence tant il est absent des écrans et des ondes.


Fiche technique :
Récit : Hugo Bertotti
Inspiré des impressions de voyage d’Agnès Montanari
Editeur : Futuropolis

145 pages





2 commentaires:

  1. superbe travail d'ombre et de lumière ! ça donne envie !!

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  2. C’est une plongée passionnante et respectueuse dans ce pays qui est l’un des plus pauvres au monde. La narration est servie par un dessin en noir et blanc fait de grands aplats, qui soulignent ces silhouettes tout de noir vêtues, des femmes portant le Niqab. (Glassesshop.com)

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