de Jorge
Gonzales et Olivier Bras
Après le
coup d’état militaire du 11 septembre 1973 qui sonna le glas des espoirs d’un
Chili socialiste, Léo a été éduqué dans le culte du sauveur de la nation, le
général Augusto Pinochet. Trente ans plus tard, dans les années 2000, Léo part
travailler à Londres. Il y découvre une version très différente de l’Histoire
telle qu’on lui a inculquée : celle d’une tentative démocratique pour changer
la société chilienne avortée dans le sang…
Futuropolis publie avec cet ouvrage un album
majeur de cette année 2015. Inclassable,
ce roman graphique est d’abord d’une grande beauté plastique. Le trait de Jorge
Gonzales, dessinateur argentin qui vit et travaille en Espagne, est à la fois
doux et violent. Il alterne des pages très sombres qui correspondent à la
période de la dictature et d’autres moments plus légers.
Maudit
Allende, c’est le récit d’une prise de conscience,
celle de Léo. L’album raconte à travers le parcours du jeune homme, l’Histoire
du Chili. La famille de Léo, contrairement à beaucoup de Chiliens de l’époque
n’a pas fui à la dictature de Pinochet mais s’est exilée en Afrique du Sud
après l’élection de Salvador Allende, craignant la mise en place d’un régime
socialiste. C’est bien plus tard que Léo découvrira le rôle joué par les deux
hommes.
La période des trois années où Salvador
Allende a été président du Chili est encore ressentie par le peuple chilien
comme une blessure dont on ne guérit pas. Comment trouver le chemin de la
vérité ? Quels rôles véritables ont joué Allende et Pinochet ?... C’est à ces
questions que Léo, le narrateur répond en donnant sa propre version, étayée par
les recherches et les rencontres qu’il fait.
Le titre trompeur “Maudit Allende” pourrait
nous faire croire que les auteurs ont choisi le camp du dictateur. A la lecture
de l’album pourtant, on est à chaque page convaincu de la justesse de la
démarche et des idées du président élu démocratiquement. Alors “Maudit Allende”,
sonne plutôt comme la déception d’une grande occasion manquée. Celle d’un pays
qui avait fait le choix de la voie du progrès et de l’émancipation.
Fiche technique :
Récit : Olivier Bras
Dessin et peinture :
Jorge Gonzales
Editeur : Futuropolis
124 pages
Mon libraire BD dit que "roman graghique" est un snobisme récent pour ne pas dire BD... hihi Bisou
RépondreSupprimerEt qui est ton libraire BD nata ?
Supprimers'il veut on peut lui expliquer la différence !!
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