samedi 23 janvier 2016

Maudit Allende

de Jorge Gonzales et Olivier Bras

Après le coup d’état militaire du 11 septembre 1973 qui sonna le glas des espoirs d’un Chili socialiste, Léo a été éduqué dans le culte du sauveur de la nation, le général Augusto Pinochet. Trente ans plus tard, dans les années 2000, Léo part travailler à Londres. Il y découvre une version très différente de l’Histoire telle qu’on lui a inculquée : celle d’une tentative démocratique pour changer la société chilienne avortée dans le sang…


Futuropolis publie avec cet ouvrage un album majeur de cette année 2015.  Inclassable, ce roman graphique est d’abord d’une grande beauté plastique. Le trait de Jorge Gonzales, dessinateur argentin qui vit et travaille en Espagne, est à la fois doux et violent. Il alterne des pages très sombres qui correspondent à la période de la dictature et d’autres moments plus légers.

Maudit Allende, c’est le récit d’une prise de conscience, celle de Léo. L’album raconte à travers le parcours du jeune homme, l’Histoire du Chili. La famille de Léo, contrairement à beaucoup de Chiliens de l’époque n’a pas fui à la dictature de Pinochet mais s’est exilée en Afrique du Sud après l’élection de Salvador Allende, craignant la mise en place d’un régime socialiste. C’est bien plus tard que Léo découvrira le rôle joué par les deux hommes.


La période des trois années où Salvador Allende a été président du Chili est encore ressentie par le peuple chilien comme une blessure dont on ne guérit pas. Comment trouver le chemin de la vérité ? Quels rôles véritables ont joué Allende et Pinochet ?... C’est à ces questions que Léo, le narrateur répond en donnant sa propre version, étayée par les recherches et les rencontres qu’il fait.


Le titre trompeur “Maudit Allende” pourrait nous faire croire que les auteurs ont choisi le camp du dictateur. A la lecture de l’album pourtant, on est à chaque page convaincu de la justesse de la démarche et des idées du président élu démocratiquement. Alors “Maudit Allende”, sonne plutôt comme la déception d’une grande occasion manquée. Celle d’un pays qui avait fait le choix de la voie du progrès et de l’émancipation.


Fiche technique :
Récit : Olivier Bras
Dessin et peinture : Jorge Gonzales
Editeur : Futuropolis
124 pages




3 commentaires:

  1. Mon libraire BD dit que "roman graghique" est un snobisme récent pour ne pas dire BD... hihi Bisou

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  2. s'il veut on peut lui expliquer la différence !!

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