LITTLE TULIP
De Boucq et Charyn
Emprisonné en même temps que ses
parents, c'est à l'âge de sept ans que Pavel découvre l'enfer du goulag. Séparé
de ses parents, il doit apprendre à survivre seul. Quelques années plus tard,
il connaît bien les règles qui régissent son univers. Il sait que s'endurcir ne
suffit pas. Grâce à ses talents de tatoueur, il obtient la protection de
Kiril-la-Baleine et s'intègre dans l'univers cruel des caïds. Mais
dessiner pour le diable a toujours un prix... (Le Lombard)
Le duo
Boucq/Charyn revient avec « Little Tulip », vingt-cinq ans après la
publication de l’excellent « Bouche du diable ». L’intrigue se
développe autour de Pavel, enfant perdu dans la Russie de Staline, et de Paul, l’adulte
qu’il est devenu en allant vivre vingt ans plus tard dans l’Amérique de Nixon.
Aller-retour entre le passé et le présent, entre l’enfance et l’âge adulte.
Pour le
jeune Pavel, c’est d’abord l’enfer des camps qui s’impose à lui. Pour survivre,
il entrera dans un des clans qui fait la loi au goulag et sera initié au
tatouage.
"Prouve-moi ton
amour du dessin ! Sois à la hauteur de ton ambition.
Si tu veux que le
dessin se donne à toi,
tu dois te donner à
lui sans retenue, comme un forcené !"
Devenu un
artiste hors pair et un des meilleurs combattants du clan, le tatouage fait de
lui l’homme qu’il deviendra en arrivant sur le sol américain. Mais son
histoire, il la garde secrètement enfouie. Malgré tout, elle lui colle à la
peau. A New York, Paul gagne sa vie comme tatoueur et rend de petits services à
la police en dessinant le portrait robot des auteurs de délits.
"Le dessin est un art qui
consiste à essayer de donner forme à l'invisible..."
Le récit
est violent, sombre et cruel. Il propose une réflexion sur l’univers concentrationnaire
du goulag et les luttes de pouvoir qui le régissent : entre la violence
permanente, l'incurie des gardiens, la toute-puissance des chefs de gangs,
seuls les plus forts survivent.
"C'est toute ta
vie qui est gravée dans ta chair,
et ce loup qui hurle,
c'est toi.".
L’histoire
est magnifiée par la force du dessin de Boucq. Ici la violence et les chairs tordues rappellent que le
dessinateur fit ses premières armes dans la caricature. Son trait tout en
mouvement convient bien au scénario imaginé par Charyn. Le réalisme qui
caractérise ce récit, va pourtant laisser la place à un final qui lorgne vers
le fantastique. Conclusion pas aussi convaincante que la promesse qui nous en
est faite.
FICHE TECHNIQUE
Dessinateur : François Boucq
Scénariste : Jérôme Charin
Un tome / 84 pages / Collection Signé – Edition
Le Lombard
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